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Gordrimm contempla l'Escalier sans fin qui surgissait des profondeurs du précipice qui s'ouvrait à ses pieds pour s'élever dans les ténèbres insondables. Il se racla bruyamment la gorge et cracha dans le précipice. Un observateur peu averti aurait pu prendre cela pour une tentative de jauger la profondeur, mais tout nain connaissait l'illustre construction de l'Escalier sans fin. Depuis l'étage de Nud melek où se trouvait Gordrimm jusqu'au fond des fondations de pierre cela représentait le plus grand vol plané de mémoire de nain. Donc non ce n'était pas une étude de la gravité. On aurait pu prendre cela pour une marque de dédain, voir de dégout, et cela en était bien une. Mais pas, comme on pourrait le croire pour la construction antique, mais pour le régiment d'orques qui encerclait désormais le nain, maintenant acculé au précipice, enfermé dans un demi cercle d'une 60aine de viles engeances du Mordor.
Gordrimm passa sa masse à sa ceinture tout en décrivant d'un arc de cercle de sa hache le premier rang du régiment qui se tenait pour l'instant immobile, attendant les ordres. La tension était cependant palpable. La situation était au bord de l'explosion. Quelques grognements de menace fusaient de ci de là. Il ne manquait qu'un étincelle pour mettre le feu aux poudres. Gordrimm, incroyablement calme, une fois fini son mouvement théâtral,  posa de façon tout aussi maniérée sa main libre sur l'épaule de Glorom, qui se tenait à sa gauche, celui-ci était en train de fixer une pointe d'acier sur son bouclier. Il lui glissa :
<< - Ils sont mal barrés, je ne vois pas comment ils vont s'en sortir !
- ouaip !
- allez, qu'on en finisse... >>
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Roglud se frottait les mains derrière les rangs de son régiment. La capture complétement fortuite de ces idiots de nains durant sa patrouille était une bénédiction, si l'on pouvait dire cela pour un orque. Roglud avait toujours eu une ambition débordante, et le rôle de simple lieutenant dans une garnison de la Moria ne lui convenait guère. Terrasser des griffes-roches et faire la nounou de trolls stupides ne correspondaient pas à l"image qu'il avait de lui même. Par contre une nomination au rang de capitaine, et ainsi rejoindre la guerre de la forêt de Lorien ou la forêt Noire, pour y massacrer des elfes, voila qui commençait à avoir plus d'allure que de végéter dans cette maudite grotte. Ces nains étaient chèrement équipés, nul doute qu'il s'agissait là de nains importants, dont la dépouille élèverait sa carrière tout comme cet escalier ridicule qui se dessinait derrière ses proies. Le futur capitaine se pencha vers son compagnon de gauche et lui glissa :
<< - Ils sont mal barrés, je ne vois pas comment ils vont s'en sortir ! >>
Le troll des cavernes qui se tenait à ses cotés lui retourna :
<< - gniiii ?
- pfff, vite qu'on en finisse découpez moi ces pouilleux en tranches !!! >>
Roglud subit sa première désillusion de la journée. En effet, s'il avait imaginé que ses gars se rueraient tel un seul orque sur les pouilleux pour les déchirer en lambeaux, il dut se rendre à l'évidence que ce qu'il prenait pour une discipline de fer était plutôt une forte crainte des haches naines. A son signal, seuls une demi-douzaine de ses gars sortirent des rangs et se ruèrent sur les nains. Gordrimm se replia derrière Glorom, plus particulièrement derrière son bouclier lourd, et se repliant sur ses jambes appuya du plus fort qu'il pu sur l'épaule de son frère d'arme. Le premier groupe fondit sur les nains telle une vague sur les récifs. Mais a contrario des récifs immobiles les nains contre chargèrent un instant seulement avant l'impact. Avec une force incroyable pour si peu d'élan, non seulement les nains résistèrent à l'attaque mais parvinrent même à gagner ce premier contact. Le premier orque fut littéralement empalé sur la pointe du bouclier, et les trois suivants furent projetés dans les airs sous l'effet d'une onde de choc effroyable. Seuls les deux derniers orques du groupe purent soit freiner suffisamment leur course soit esquiver d'un pas le large écu forgé d'acier de Khazad. Mais leur sort ne fut finalement guère plus envieux. Suivant une chorégraphie, qui visiblement avait été mainte fois répétée, Gordrimm se servit une nouvelle fois de sa main posée sur l'épaule de Glorom, non plus cette fois pour pousser, mais bien pour prendre appui et bondir par dessus le bouclier. Dans un mouvement improbable de vrille, virevoltant dans les airs, la hache de Gordrimm vint détacher une tête de son propriétaire tandis que la main de gauche gagna la ceinture pour se saisir de la masse. Terminant ainsi l'attaque volante et circulaire par un énorme "stok", bruit caractéristique d'un objet contondant projeté à grande vitesse contre le crane du dernier orque encore debout.
S'en suivit un grand moment de silence absolu. On aurait pu croire que tout ce petit monde avait arrêté de respirer l'espace d'une attaque. Et ce fut la respiration de la Moria même, sous la forme d'un grand courant d'air remontant des fondations de pierre le long de l'Escalier sans fin qui réveilla nos belligérants.
D'un grand coup de botte Gordrimm débarrassa le cadavre sans tête qui trainait à ses pieds et traça de la pointe de sa hache un grand demi-cercle sur le sol. Puis toisant du regards les orques hagards il cracha de nouveau à l'extérieur du cercle. Le message était clair. Essayez donc de franchir la ligne ! Se penchant en arrière vers Glorom, il glissa : 
<< - et la ptiote, elle est où ? On lui avait bien indiqué l'heure et le lieu ?
- ouaip ! Probablement qu'elle est perdue ...
- ou alors qu'elle bouffe !
- ou qu'elle s'est perdue en bouffant, mouahaha >>
Et les rires des nains gagnèrent la victoire du mental sur les orques. Car il faut bien avouer qu'à encore 2 contre 54, la pirouette improbable du nain et des rires hystériques devant un danger presque trop évident étaient très déstabilisant...
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<< - quoi ?? que dis tu ? C'est à moi que tu parles ?? >> fit Suan faisant mine de se retourner pour vérifier qui était derrière elle. Puis elle reporta son regard interrogateur sur son interlocuteur. Et quoi qu'elle put en attendre, le muffin aux myrtilles ne répondit pas. Elle renchérit donc :
<< - oh je sais ce que tu te dis. Oui alors la vilaine hobbite elle a mangé mes 19 frères muffins et elle me laisse tout seul, abandonné, c'est triste. Oui, mais c'est ainsi Monsieur ! J'ai des obligations moi Monsieur le muffin accusateur ! J'ai RDV avec deux nains particulièrement pas commodes, qui ne seront pas ravis si je suis en retard. Alors non, je ne prendrais point le temps de te manger. Au revoir Monsieur le muffin >> fit Suan sortant de la pièce en claquant la porte, laissant le pauvre survivant de l'hécatombe livré à sa tristesse de la disparition de sa famille. Bon bien sûr après une telle sortie devant la taverne tout entière, il n'était point question de revenir, du moins par la porte. Car après tout, la route était longue jusqu'à Nud melek, prévoir quelques provisions pour la route serait plutôt prudent. Fort heureusement les tavernes étaient souvent pourvues de fenêtre et c'est ainsi que l'ultime muffin finit par devenir le premier muffin aventurier à parcourir les galeries de la Moria en compagnie d'une hobbite. Et il vécut moult aventures avec sa nouvelle compagne, vaincu bien des périls avant de rentrer au pays où il put conter ses aventures à une foule de petits muffins en admiration le soir au coin d'un bon feu. Du moins c'est l'avenir qu'imaginait la jeune hobbite pour son compagnon muffin tout en s'éloignant d'un pas décidé, dans la direction opposé de Nud melek, tout en grignotant un muffin ...
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Roglud commençait à moins se frotter les mains. Une pointe d'irritation commença à monter à mesure qu'il hurlait ses ordres d'attaque. Ces sales nabots avaient déjà jeté à bas deux assauts d'orques. Il fallait bien reconnaître que les nabots avaient réussi à s'éloigner de l'inconfortable position "dos au gouffre". Certes ils étaient désormais dos à dos complétement encerclés, mais tactiquement le militaire orque ne put que reconnaitre que c'était là une manœuvre intéressante. Avant qu'il eut pu lancer des contre-ordres ces abrutis de soldats orques avaient formé le cercle, plaçant donc certains d'entre eux dans la position sus-nommée de "dos au gouffre"... Et Roglud eut confirmation que la manœuvre était préméditée. Les nains se tournèrent vers ces abrutis qui n'étaient qu'à une botte du grand plongeon. Prenant une nouvelle fois le contre-pied à la logique les nains utilisèrent leur aptitude de course et chargèrent les orques abasourdis. 
Une nouvelle fois Gordrimm avait passé sa masse à la ceinture pour sortir un atout de sa manche, un atout ou plutôt une corne. A quelques pieds seulement du contact il souffla de tout ses poumons dans l'instrument. Le cor hurla tel le fléau de Durin sur le pont de Khazak Dum, stupéfiant et paralysant les orques l'espace d'une seconde. Cette seconde fut cependant suffisante pour que le bouclier de Glorom viennent percuter une masse compacte d'orques immobiles. Tous volèrent en l'air, propulsés par la violence du choc, un temps suspendus dans le vide, tous furent finalement aspirés par le néant du gouffre, tous disparurent dans les ténèbres dans des hurlements, qui à leur tour moururent sur les parois des cavernes.
Et Glorom se retourna alors vers son compagnon, lui hurla quelque chose qui en ce monde n'avaient aucun sens mais qui pourtant lui était venu comme une évidence :
<< -STRIIIIIIKE !!!!
- si je compte bien, poursuivit Gordrimm en se retournant vers le reste des troupes, cela nous fait donc 17 à 0. Je vais être bon prince et vous laissez l'initiative du prochain assaut. >>
Gordrimm vint alors se placer au centre de ce qu'il restait du cercle des attaquants. Il dégaina de nouveau sa masse et se mit en garde. Il hurla alors quelques mots en Khuzdul en direction d'un groupe d'orques. Ces deniers ne comprenaient évidement pas la langue des nains, mais d'après le ton il était évident qu'il ne s'agissait pas d'une invitation courtoise à prendre le thé. Sans même réfléchir, si nous supposons qu'ils en soient capables, et ignorant les rappels à la discipline de Roglud, une poignée d'orques se lança à l'assaut, écumant de rage, désireux d'en découdre avec les poilus. 
Une nouvelle fois tout se joua en quelques fractions de secondes. Alors que les orques étaient sur lui, Gordrimm utilisa sa compétence de défense soudaine. Exacerbant ses réflexes, sa rapidité et son agilité il se livra à un festival d'esquives, glissant littéralement entre les assaillants sans porter le moindre coup, tout en avançant à travers la déferlante. Les orques fort amusés de découvrir un hybride nain-anguille déchantèrent bien vite car entrainés par leur élan ils tombèrent sur Glorom qui avait discrètement profité de l'agitation créée par son compère pour venir se placer sur la trajectoire de la charge. S'en suivit alors une déferlante de coups. Hache et bouclier s'agitèrent comme des hachoirs pour briser l'assaut. Et ce ne fut point des éclaboussures d'embrun qui chargèrent l'atmosphère, mais bel et bien des gerbes de sang qui tapissèrent les parois proches.
Alors que la colonne d'attaquant sortant du gros de la troupe orque se tarie, il en émergea Gordrimm qui avait remonté toute cette colonne pour arriver dans le gros de la troupe, dans le tas, dans le vif du sujet. Ayant accumulé de la ferveur tout au long de sa manœuvre il put libérer toute sa fureur sur les orques a proximité. La plupart n'eut pas le temps de souffrir, ni même de comprendre que c'était finalement une très mauvaise journée. 
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Roglud, lui, eut tout le temps de se dire que finalement ce n'était vraiment pas, mais alors pas du tout, une aubaine de tomber sur ces furieux. Et alors que les nabots se transformaient en véritable instrument de cuisine, hachant menu tout ce qui passait à porter, il commença même à s'inquiéter pour sa propore intégrité. En l'espace de quatre assauts, quasiment la moitié de son régiment avait trépassé. Sans même infliger la moindre blessure aux nains. Si cela continuait sur ce rythme, il devrait bientôt lui même en découdre avec les nabots. Il changea alors de tactique, les faits militaires ne donnant que peu de résultat, il opta pour ce que les orques faisait le mieux ; le chaos. Il hurla l'assaut général et lâcha son troll des cavernes dans la mêlée.
Et là il fallut bien reconnaitre que les orques maitrisaient leur sujet sur ce point. Un indicible capharnaüm s'en suivit. La poussière s'éleva du sol pour venir envelopper la mêlée et former une espèce de brouillard semblable à une bête monstrueuse éthérée avalant et recrachant les orques, des morceaux plus ou moins complets de corps sans vie volant de ci et là. Mais malheureusement pour les orques, les nains étaient également rompus au chaos. Non tellement par expérience militaire, mais plutôt suite à des fins de soirée agitées dans des tavernes asséchées. Le massacre continua donc, et ceci malgré l'adjonction de la puissance du troll. Celui-ci mourut d'être trop stupide. Entre deux orques, Gordrimm et Glorom le provoquaient par alternance. Le monstre stupide passa donc les derniers instants de sa triste vie à voguer d'un nain à l'autre sans parvenir à déterminer lequel il désirait le plus écraser. A chaque passage il recevait en cadeau deux ou trois entailles bien senties, jusqu'à ce que sa constitution pourtant exceptionnelle ne parvint plus à le maintenir sur ses jambes. Il s'affala dans un énorme fracas, écrasant en passant quelques survivants orques. Les nains ne s'y trompèrent pas ; ce bruit était le son de la victoire ! Alors que Glorom s'attira les foudres des ultimes survivants par quelques insultes bien senties, ceci dans le but de laisser son compagnon se concentrer sur son ultime combat. Ils savaient tout deux depuis le début que tout cela se terminerait par un affrontement avec le lieutenant orque. Gordrimm repoussa quelques cadavres, secoua un peu l'air pour dégageait la poussière, essuya le sang lui piquant les yeux, tout en balayant du regard l'environnement à la recherche de sa dernière cible. Mais il ne put le trouver. Le fourbe pensa t'il, il a fuit comme les autre lâches de sa race.
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Lâches certes, mais retord également, à n'en pas douter. Car nombre d'entre les orques se demandent encore comment Roglud ait jamais pu devenir lieutenant. Il faut bien comprendre que les orques sont une race martiale, que les chefs sont des vétérans, de grands guerriers. Roglud lui tenait plus du gobelin au final. En effet la compagnie dans laquelle il servait a subit une vague "d'accidents" malheureux. Tout commença par le lieutenant en titre qui glissa bêtement pour venir se planter une dague négligeament rangée entre les omoplates. Ces deux bras-droits, et plus logiques successeurs, n'eurent guère plus de chance puisqu'ils furent victime du même accident ! Il devint alors évident que Roglud n'était pas un guerrier impétueux mais plutôt un assassin extrêmement doué pour occire en silence, dans le dos. Il acquit une certaine notoriété dans les rangs des forces orques en Moria, il y gagna non pas respect mais crainte, suffisamment pour qu'aucun de ses vassaux ne vint lui contestait son autorité. Et c'est précisément ce talent là qu'il était en train de mettre à l'œuvre. Couché sous un cadavre, simulant la mort, le vile orque surveillait Gordrimm du coin de l'œil. Le nain le cherchait du regard. Mais le camouflage était parfait, bientôt le nain en conclut que le lâche avait prit la fuite devant la tournure des évènements. Il s'en retourna. Roglud s'extirpa alors de sa cachette, et commença à ramper, tel un serpent ondulant entre les cadavres, marquant des pauses et prenant des poses d'orques morts parmi les cadavres lorsque le nain jetait un coup d'œil par dessus son épaule. Chaque seconde le prédateur se rapprochait de sa proie qui constatait que son compagnon était sur le point d'en finir avec les derniers orques. Roglud se sentait proche du coup fatal. Il n'était plus qu'à quelques pas de sa cible. Se glissant entre deux corps démembrés, il passa la main à sa ceinture d'où il tira une lame, visiblement de facture naine, butin de guerre. Quelle ironie pensa t'il, un nain tué par une arme de nain. Il l'avait gardé au fourreau le plus longtemps possible car la lame était d'une grande brillance et lorsqu'il la leva au ciel, se préparant à frapper, elle émit un éclair de lumière, reflet d'un brasier voisin. Gordrimm perçut l'éclair et une désagréable sensation, il tenta de bondir sur le coté, mais il était trop tard. 
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La lame plongea tel un aigle sur sa proie sifflant au vent. Avant que qui conque ait pu réagir la lame magique frappa sa cible au dos et se fraya un chemin à travers l'armure de sa victime déchirant les chaires pour atteindre la moelle épinière, qu'elle sectionna net sous la violence du choc. Perdant ainsi instantanément l'usage de ses jambes, la victime bascula inexorablement vers l'avant.
Gordrimm, surpris par la vélocité de l'attaque eut juste le temps d'esquisser un pas de coté pour dégager un espace sur sa gauche. Dans cet espace s'affala un lieutenant orque face contre terre. La grimace de surprise à peine masquée par la barbe de Gordrimm se mua en rire nerveux de stupéfaction lorsque dans le dos l'orque il découvrit un poignard planté jusqu'à la garde et au bout de ce poignard, se balança comme un pantin emportée par l'élan, une hobbit au visage couvert de traces de sang (mais vous l'aurez compris il ne s'agissait pas réellement de sang mais plutôt de confiture de myrtilles).
Tout se petit monde se fracassa gaiement par terre dans un énorme vacarme, ajoutant la dernière note de cette entrée en matière magistrale. Car bien qu'ayant un penchant prononcé pour la boustifaille Suan ne pouvait produire un tel son en mordant la poussière. Le hasard fit que Glorom était alors en train de retourner l'énorme troll gisant lui aussi face contre terre pour mettre en évidence son visage torturé et en faire un avertissement pour les orques voisins. Le troll retombant de toute sa masse produisit un grand boom.
Suan, emmêlée dans sa cape, toussait d'avoir mangé trop de poussière dans son involontaire cascade. Elle tentait maintenant de retrouver le haut du bas pour se remettre sur son séant. Gordrimm se pencha vers elle et tendit sa main. Ce qu'elle prit pour une main secourable et reconnaissante d'avoir sauver sa carcasse se transformant en doigt accusateur :
<< -RAHH, mais t'étais où la ptiote ????
- ouais, on a faillit attendre >> renchérit Glorom, tentant de dégager l'immense main du droit qui s'était empalée sur la pointe de son bouclier.
Le visage de Suan couvert de rouge myrtille et de noir suie vira à l'écarlate. La hobbit bondit sur ses pieds et hurla à la face des nains des propos qu'il serait indescent de reprendre ici. Puis fièrement, tel un acteur de la troupe de Scary, elle se drapa d'un grand geste théâtral dans sa cape et entreprit une sortie majestueuse, menton vers le haut, elle lâcha :
<< -pffff, sans moi vous seriez des nains morts, au lieu de nains ingrats !! Je vous laisse à votre médiocrité, je rentre à la 21 ième salle !!!
- héhéhéhé.
- la 21 ième, c'est par là >> ajouta Glorom en pointant la direction opposée vers laquelle la hobbite boudeuse se dirigeait désormais.
<< -bah, elle va bouder quelques instants,
- puis se perdre, héhéhé
- puis descendre quelques muffins, ohohoh, bon allez en route, on a encore du chemin>>
Mais les estimations des nains étaient fausses, Suan n'était pas allé loin, profitant d'un détour anguleux, elle plongea dans les ténèbres, se dissimulant aux yeux des nains moqueurs. Elle entreprit de les suivre, restant cachée, car au fond elle le savait, les nains, malgré leur grand air et leur réprimandes faciles, auraient toujours besoin d'elle.